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peinture : une quête du vif. Quand je me rends compte de mes erreurs, j'aurais aimé me tromper sur le coup dans mes certitudes de sorte que ce que je pense être faux soit en réalité juste.

17 May

James Ensor, Mon portrait déguisé 1883-1888

Publié par Becker Marie-Jeanne  - Catégories :  #James Ensor, #fin XIXème siècle XX, #symbolisme

James Ensor, Mon portrait déguisé 1883-1888

James Ensor, Mon portrait déguisé ou Autoportrait au chapeau fleuri 1883-1888, huile sur toile, 76,5 x 61,5 cm. Ostende, Kunstmuseum aan Zee.

James Ensor est né à Ostende, ville portuaire située en Belgique flamande. Sa famille possédait une boutique qui fascina le peintre dés son enfance et qui aura une grande influence sur l'agencement de son atelier, ce magasin était je cite :" un fouillis inextricable d'objets hétéroclites ( coquillages, dentelles, poissons rares empaillés, vieux livres, gravures, armes, porcelaines de Chine ).

Ensor poussé par sa vocation, intègre l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles en 1877, pour trois ans. Il fait des rencontres décisives, là-bas même si l’enseignement classique qui fige l'imagination rebute le jeune peintre. Un des ses tableaux La Mangeuse d'huîtres est rejeté par le Salon d'Anvers, ce sera pour lui le début de la dissidence, avec un groupe d'artiste il forme en 1883 un groupe d'avant-garde au nom très significatif : Les XX ( Les Vingt ), parmi eux on compte :Fernand Khnopff, Alfred Wiliam Finch, Théo Van Rysselberghe, Guillaume Vosgels, etc. Plusieurs artistes, notamment des français exposèrent au Salon des XX : le sculpteur Rodin, Renoir, Seurat ( avec sa grande toile Un dimanche après-midi sur l'île de la Grande Jatte ), Cézanne, Signac, Van Gogh et cela jusqu'en 1893 année d'une crise entre les membres qui va causer la dissolution des XX.

Depuis 1880, James Ensor rentré à Ostende a installé son atelier dans l'immeuble abritant la boutique familiale. D'année en année sa palette va s'éclaircir pour atteindre un degrés de luminosité élevé. Si Ensor a côtoyé les œuvres de grands peintres de son époque, il reste néanmoins fidèle à son univers intérieur, ce carnaval théâtral. De plus se sont plutôt des artistes du passé qui ont eu une forte incidence sur lui, au travers de nombreuses copies : Jérôme Bosch et Pieter Brueghel pour l’accumulation de figures sortant d'un bestiaire fantasmagorique, Rembrandt, puis Goya, l'anglais Turner pour ses couleurs éclatantes, Jacques Callot avec ses gravures à connotation satirique, ainsi, selon ses penchants, il s'abreuve de références importantes ayant marquées l'histoire de l'art. Mais en tant qu' homme solitaire sa matière première pour ses toiles reste dans son atelier, aujourd'hui transformé en musée, on y trouve des instruments de musique, des masques, des crânes, toute sorte de mobilier...

Et cet autoportrait au chapeau fleuri dont les tons assez sombres sont marqueurs de ses premières années d'activité, est révélateur de l'humour piquant parfois auto-dérisoire d'Ensor, et de la double nature des choses; car dans son atelier, il a déposé ce même modèle de chapeau sur un crâne creux et déjà sans vie manifeste. La mort est un thème qui pris une place primordiale dans son art, après la mort de son père et de sa tante en 1887 et une partie de son œuvre consiste en une variation moderne et audacieuse du Memento mori, jusqu'à un sommet en se représentant à plusieurs reprises en squelette. ( Mon portrait squelettisé eau-forte 1889 en deux états l'un simple autoportait l'autre avec un crâne à la place de la tête, Le miroir au squelette, 1890, crayon noir sur papier,Le squelette peintre, huile sur panneau, 1896 ).

Emilie Verhaeren, 1908, auteur de la première monographie de James Ensor :" La mobilité, l'inquiétude, la vacillation de sa nature expliquent à la fois les recherches fiévreuses, les pas en avant, les pas en arrière, les brusques progrès et les soudains reculs, en un mot tous les changements et aussi toutes les inégalités de son art. Après un tableau clair, il rétrograde vers un tableau sombre; après un dessin de caractère, il commence un dessin atmosphéré après une eau-forte toute en délicatesse il burine un cuivre comme avec des clous. Il est tumultueux et abrupt dans mainte composition; le développement continu ou symétrique des lignes ne l'inquiète guère; il procède par à coups, il étonne plus souvent qu'il ne charme. Il fait preuve de maladresse et il est loin de bannir de son art le dérèglement et le chaos. Il ne tient jamais en place et souvent il ne tient pas même sa place."

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